Erwan, Erwan ... L'histoire de son prénom est simple. Les parents Lawrens, habitants des Etats-Unis, à la naissance de leur fils, eurent un soudain accès de nostalgie, et décidèrent donc de revenir puiser à leur source. En l'occurrence, l'Hexagone, petit pays lui aussi en crise qu'avaient fuit leurs aïeux il y a bien longtemps. Ainsi dont le nouveau venu se retrouva donc, dès qu'il eut aspiré une bouffée d'air, affublé d'un souvenir qui n'était pas le sien. Mémoire dont finalement il devint plutôt fier, bon marginal qu'il se considère.

Porteur déjà d'un prénom exotique, aucun de ses petits camarades américains ne tenta de lui offrir un surnom.

Né le 14 avril 2085, dans un petit hôpital de campagne, au fin fond de la Pennsylvanie américaine, le gamin est donc âgé de 15 ans.

Plutôt orienté je-m'en-foutiste qu'autre chose, il ne s'est jamais interrogé sur son orientation sexuelle. Admettons donc qu'il ne réponde pas un mou «J'en sais rien.» si vous lui posez la question, il est très possible qu'il se déclare bisexuel. Mais bon, il s'en fiche.

Etudiant «In Real Life», parce que bon, il ne pouvait pas non plus ne rien faire de ses journées - ses parents lui ont interdit mais il ne comptait pas «devenir un légume moisi, de toute manière» -, il se retrouve un Elémentaliste dans le jeu.

Commençons par le commencement. Aussi pourri soit le monde actuel, Erwan est heureux de vivre. Et il clame haut et fort que la vie dans un monde parfait aurait été bien ennuyante. Jamais il n'abandonnerait son sourire - pourquoi pleurerait-il ? -, et bon nombre sont ceux qui y ont vu une insolence brûlante, alors que le jeune rayonne simplement de joie. Aucune raison d'être triste ? Et bien soyons heureux ! Un bel optimisme qui l'a beaucoup aidé. D'ailleurs, ce monde pourri, il le sauvera - mais pas trop quand même hein, sinon ce serait mortellement soporifique. Et si personne ne l'aide ? Et bien, il le fera tout seul. Comme s'il n'était pas assez grand pour être autonome, hein.

Vous avez donc sûrement deviné que l'adolescent est têtu comme un âne bâté. Il a une idée en tête et vous comptez la lui ôter de la caboche ? Abandonnez, vous avez perdu d'avance. Et que ce soit pour le bien ou le mal, dès que quelque chose lui est passé par la tête, il avance jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut dégommant tous les obstacles qui OSERAIENT se dresser sur son chemin. Car, oui, il va également jusqu'au bout de ses âneries. Et malheureusement, il est plutôt imaginatif. Ainsi donc, quand il trouve une bonne idée - dans le meilleur des cas, il faut qu'elle soit improbable ET dangereuse -, il ne l'abandonne plus. Malheureusement pour lui, il a une vision bien utopique du monde et se révèle donc inconscient des dangers qu'il se fait risquer à lui même. Il est bien maladroit, mais ça ne l'empêche pas d'avancer.

Autre chose. Erwan a une opinion sur tout, et ne se prive pas de la signaler à qui veut bien l'entendre - et à qui ne veut pas également, d'ailleurs. Il est possible d'avoir avec lui un bon débat, mais n'oubliez pas qu'il restera attaché à ses idées, et donc, que vos arguments tomberont tous à plat.

Le petit marginal fait donc preuve d'une obstination bête et méchante, et d'un courage optimiste pour poursuivre ses idéaux et ses rêves de monde meilleur jusqu'à la fin. Par ailleurs, il se fiche pertinemment de ce qu'on pense de lui, tant qu'il est satisfait de ce qu'il entreprend.

Notre spécimen est affublé d'un physique assez simple. Assez grand mais plutôt mince, doté d'une musculature peu développée mais dépourvue d'amas de graisse, il possède une silhouette plutôt agréable. De physique il fait plutôt son âge, parfois un peu plus, et parfois un peu moins. Continuons donc sur notre lancée. Son visage est lui aussi agréable à regarder, et il est un des seuls à l'ignorer. Ou bien peut-être le sait-il, mais il n'y porte pas attention. Pas besoin de plaire, il se débrouille seul. Hormis donc le sourire permanent qui barre sa figure, il tient un nez fin et un menton assez triangulaire de sa mère, tandis que de son père il a conservé deux magnifiques yeux bleus gris, pleins d'une innocence stupide et pourtant bien attendrissante. Ses cheveux, d'une teinte étrangement blanche - il aime à déclarer en riant qu'il est né vieillard -, n'ont pas non plus le privilège d'obtenir son attention, et, jamais coiffés, donc, ils retombent en mèches rebelles, qu'il daigne parfois repousser, un peu n'importe comment sur son visage. Du fait de sa maladresse, il arbore également assez souvent sparadrap, bandages et pansements un peu partout sur sa peau claire.

Tout cela mis à part, question vêtements, le fils Lawrens a opté pour la facilité la plus simple. Rien ne vaut en effet la combinaison d'un T-shirt ou d'un sweat-shirt - selon la saison, et encore - avec un jeans et une paire de baskets pour ne pas se compliquer la vie le matin à peine réveillé.

Comment tout a commencé ?

Il y a 14 milliards d'années, une grosse explosion, et l'univers naît ... Uhm, ce n'est pas cette histoire là que vous voulez ?

Les années 2000, quelque part, dans un coin pluvieux français, pas très très loin de chez les germanophones, une famille fait ses cartons.

« Mutti, pourquoi on s'en va dit ?

- Je te l'ai déjà dit, mein Schatz. On part en Amérique pour le nouveau travail de Papa. »

Peu satisfait de la réponse, la fillette sait pourtant qu'elle n'en saura pas plus. Aussi retourne-t-elle dans sa chambre, entreprendre d'enfouir tous ses nounours doux et dodus dans un seul et unique carton. Le soir même, la petite famille prend l'avion. C'est ainsi que l'histoire commence pour de vrai.

Plus de 8 décennies plus tard, quelque part, dans un coin pluvieux pennsylvanien, pas très loin de chez les dauphins, une famille célèbre une fête qui n'est pas vraiment la leur. In fact, la famille Lawrens au grand complet - un jeune couple, donc -, fait éclater des pétards dans le ciel noir de la mi-juillet, fêtant à grands coups de champagne la fête nationale des bleus. Et dans l'atmosphère catastrophiquement tangible de la fin du vingt-et-unième siècle, les jeunes mariés, bien éméchés décident d'un commun accord de fonder une famille. Leur vie ne sera donc plus jamais la même.

Le 14 avril suivant, un bébé découvre en criant le monde printanier qu'on lui offre, marquant au fer rouge sa trace sur le calendrier de la petite famille. Tandis qu'il babille, mécontent de se retrouver ainsi abandonné, tout poisseux de liquide, son petit ventre criant famine, deux parents émerveillés se penchent sur lui, sans savoir que faire. Finalement, le père se redresse, faisant craquer dans un sinistre grincement les articulations de son échine rouillée, et prend le nourrisson dans ses bras, pour l'emmener à une infirmière qui pourra sans occuper mieux que des parents indignes et conscients de l'être.

« Comment est-ce qu'on va l'appeler ?

- Pourquoi pas Erwan, en souvenir de ta grand-mère française qui est morte il y a peu ?

- Mmhh... »

Ainsi le gamin à peine mis au monde est condamné à porter un prénom en mémoire d'une défunte. Le reste de son histoire n'est que bribes de souvenirs.


« MUUUUUUUUUUUUUUUUUMYYYYYYYYY ! »

Le garçonnet écrasa son petit poing contre le mur. Grommelant, il jeta un coup d'oeil aux volets fermés de la chambre exigüe. Il était sûr que le soleil s'était déjà levé, et il voulait absolument le voir, mais il était coincé là, derrière les barreaux blancs de son lit, trop petit de toute façon pour atteindre les lourds battants de bois. Sa mère ne répondait pas. Il cria une nouvelle fois, se mit à pleurnicher, un pleur aigu à l'oreille. Finalement, constatant que sa Mummy ne se décidait pas à venir le sauver, le petit Erwan eût une idée. Tirant de toutes ses forces sur ses mains minuscules, il se hissa par dessus les barreaux, chuta, mais continua d'avancer en pleurnichant - car oui, précoce, il savait marcher et parler déjà à un an et demi. Sa mère dormait, constata-t-il en passant devant le canapé. Il se planta donc devant la porte, et il voyait le soleil par la toute petite fenêtre en haut. C'est comme ça que le retrouva son père, midi venu, quand il rentra.


Le petit Erwan, âgé de 6 ans, se tortillait dans tous les sens, pris dans l'étau des bras de son père. Il voulait y aller seul, il était assez grand après tout. Et pourquoi n'aurait-il pas le droit d'acheter des bonbons ? Il aimait tellement ça.

« Mais papaaaaaaaaa...

- Non Erwan, quand je dis non c'est non !

- Mais tout l'mond...

- Boucle la gamin ! Ton père a dit non, c'est trop dangereux pour un petit garçon, la rue. »

Le petit garçon n'essaya pas de répliquer. D'une secousse sèche, il se débarrassa de l'étreinte paternelle, et s'en fut jusqu'à sa chambre, avant de claquer la porte d'un air solennel. La fenêtre lui souriait, d'un air insolent. Il ouvrit les battants, et ... passa par dessus le rebord. Heureusement qu'il était installé au rez de chaussée. Bon, c'est pas tout, mais Erwan avait encore des bonbons à aller chercher.


« Monsieur Lawrens, à la porte maintenant, ça suffit !

- Heu mais j'ai rien fait moi !

- Tu te moques de moi en plus ! Tu souris insolemment depuis tout à l'heure !

- Mais ...

- FILE CHEZ LE DIRECTEUR ! »


Erwann passa un doigt sur ses lèvres collantes. Yummi, les pop-corn. Il adorait être seul à la maison, c'était bien moins ennuyant que quand ses parents étaient là. Ils n'avaient apparemment pas encore compris que lui, il était maintenant capable de vivre sa vie seul, il était quand même adolescent déjà !


« Et première place du championnat de karaté ... ERWAN ! »


Il baillait à sans décrocher la mâchoire, avec environ deux minutes trente d'écart entre chaque bâillement. Plus rien ne bougeait sur l'écran, la montre indiquait 3:00 A.M., et Erwan s'ennuyait sur les serveurs IRC, privé de toutes ses connaissances parties en vacances. Un petit bip retentit finalement, le troublant dans sa contemplation admirative du plafond noir.

< NumberEight > Hé mec, t'as entendu parler de Senpyuta ?
< Erwa_ > Pas vraiment. C'est quoi ?
< NumberEight > Un jeu.
< Erwa_ > Ah way, passionnant quoi.
< NumberEight > Non mais c'est pour prendre "un nouveau départ" apparemment.
< NumberEight > Ils disent.
< Erwa_ > Mmouais, bon écoute je débarque chez toi t'es d'où déjà ?
< NumberEight > Philadelphia.
== Erwa_ has quit


Le jeu ... Un truc comme il en avait toujours rêvé. Il regarda ses mains... Un arc électrique s'étendait entre l'une et l'autre. Avait-il eu ce pouvoir dans la réalité également ? Peu importe, il adorait ça.
• FAMILLE

Notre cher petit Erwan est un Élémentaliste. Il manipule l'électricité, la plupart du temps entre ses mains d'ailleurs - réjouissez vous en, ça restreint la zone où il peut faire des dégâts. On pourrait le considérer comme doué, si ce n'était sa maladresse à toute épreuve, qui fait parfois rater des expérimentations parties de bonne intention - et parfaitement réussies ... dans sa tête. Heureusement pour le reste du monde, il essaye de ne pas faire de bêtise impliquant une utilisation de son pouvoir quand il y a trop de monde autour de lui. On relèvera le mot essayer qui signale quand même de faire attention. Mais bon ... Opinion du principal intéressé ? « Grave la classe. », OK, merci, Erwan.